Rassurez vous tout de suite, nous ne sommes en rien impliqués dans l'accident dont il s'agit.
Je vous raconte, ce début de matinée un peu chaud.
Nous sommes réveillés ce matin par le babillage de plusieurs jeunes femmes, dont les clientes d'hier, qui se rassemblent en contrebas de notre bivouac, joyeuses, bavardes, en goguette, comme si elles se préparaient à partir pour un pique-nique, ou une fête. Elles embarquent bientôt dans un vieux pick-up bleu, cinq, puis dix, puis vingt, et enfin une trentaine de femmes et jeunes filles, tassées debout dans la benne, ou assises sur la ridelle, les pieds sur le pavillon. Elles nous apostrophent en riant devant notre stupéfaction et notre inquiétude, et refusent d'être photographiées. En plus du chauffeur, un homme se tient debout sur le pare-choc arrière, accroché d'une main à la ridelle.
Bientôt, chacune ayant payé son écot, la voiture s'élance et prend de l'élan dans la descente pour attaquer la raide remontée après le virage. Elle disparaît à mes yeux avant de ressortir de derrière les arbres, tente de négocier le virage derrière un gros rocher, ralentit dans la pente, et repart en arrière, malgré la réaction de l'homme qui a sauté sur la piste et tente de mettre un caillou sous une roue arrière. Je ne vois plus ce qui se passe, mais aux cris qui me parviennent, je comprend que le pick-up s'est renversé.
Le temps de prévenir Jacques, nous courrons tous les deux vers le lieu de l'accident, effrayés à l'idée de nous trouver confrontés à des blessures graves, ou même à des morts.
Bienheureusement, les femmes n'ont pas été précipitées dans le ravin., et se relèvent, tant bien que mal, geignant et pleurant, soutenant leurs compagnes les plus mal en point. Elles souffrent toutes de contusions. L'une à une grosse plaie au coin de l'œil, une autre à un coude cassé ou déboîté, une troisième se plaint de violentes douleurs à l'abdomen. Martine et Nicole, sans même enfiler l'uniforme, jouent les infirmières, désinfectent, pansent, distribuent pommade et antalgique, calment et rassurent. Nos deux pharmacies réunies comptent plus de matériel de soin que le village n'en a jamais vu, et il n'y a pas le plus petit centre de soins à quarante kilomètres à la ronde. Pour faire rempart au regard des hommes, pendant que nos secouristes soulèvent les voiles et les jupes, les femmes font un cercle autour du muret où se déroulent les examens.
Les hommes, d'ailleurs, nous exceptés, s'en foutent à peu près éperdument. C'est tout juste s'ils finissent par s'intéresser à ce pick-up renversé qu'il va bien falloir remettre sur ses roues, avec les moyens du bord.
Et les moyens du bord, c'est une pioche, une pelle, une barre à mine, une sangle appartenant à Jacques, et la force de traction du toyota. Après 3/4 d'heure d'effort, Jacques hâle le pick-up dans la montée jusqu'à un plat où il finira par redémarrer. Les dégâts sont minimes.
Entre temps, les sept ou huit femmes dont l'état nécessite des soins plus sérieux, ont été installées dans un autre pick-up, qui a négocié le virage fatal quasiment sur deux roues, à notre grande frayeur, et s'est élancé sur la piste, pour deux heures, vers Chelgerd à 40 km, ou Ispahan, à 180.
Le deuxième pick-up prend la route de l'hôpital.
Sur la photo ci-dessous, on aperçoit en fond le groupe de femmes au milieu duquel officient encore Martine et Nicole.
Je vous raconte, ce début de matinée un peu chaud.
Nous sommes réveillés ce matin par le babillage de plusieurs jeunes femmes, dont les clientes d'hier, qui se rassemblent en contrebas de notre bivouac, joyeuses, bavardes, en goguette, comme si elles se préparaient à partir pour un pique-nique, ou une fête. Elles embarquent bientôt dans un vieux pick-up bleu, cinq, puis dix, puis vingt, et enfin une trentaine de femmes et jeunes filles, tassées debout dans la benne, ou assises sur la ridelle, les pieds sur le pavillon. Elles nous apostrophent en riant devant notre stupéfaction et notre inquiétude, et refusent d'être photographiées. En plus du chauffeur, un homme se tient debout sur le pare-choc arrière, accroché d'une main à la ridelle.
Bientôt, chacune ayant payé son écot, la voiture s'élance et prend de l'élan dans la descente pour attaquer la raide remontée après le virage. Elle disparaît à mes yeux avant de ressortir de derrière les arbres, tente de négocier le virage derrière un gros rocher, ralentit dans la pente, et repart en arrière, malgré la réaction de l'homme qui a sauté sur la piste et tente de mettre un caillou sous une roue arrière. Je ne vois plus ce qui se passe, mais aux cris qui me parviennent, je comprend que le pick-up s'est renversé.
Le temps de prévenir Jacques, nous courrons tous les deux vers le lieu de l'accident, effrayés à l'idée de nous trouver confrontés à des blessures graves, ou même à des morts.
Bienheureusement, les femmes n'ont pas été précipitées dans le ravin., et se relèvent, tant bien que mal, geignant et pleurant, soutenant leurs compagnes les plus mal en point. Elles souffrent toutes de contusions. L'une à une grosse plaie au coin de l'œil, une autre à un coude cassé ou déboîté, une troisième se plaint de violentes douleurs à l'abdomen. Martine et Nicole, sans même enfiler l'uniforme, jouent les infirmières, désinfectent, pansent, distribuent pommade et antalgique, calment et rassurent. Nos deux pharmacies réunies comptent plus de matériel de soin que le village n'en a jamais vu, et il n'y a pas le plus petit centre de soins à quarante kilomètres à la ronde. Pour faire rempart au regard des hommes, pendant que nos secouristes soulèvent les voiles et les jupes, les femmes font un cercle autour du muret où se déroulent les examens.
Les hommes, d'ailleurs, nous exceptés, s'en foutent à peu près éperdument. C'est tout juste s'ils finissent par s'intéresser à ce pick-up renversé qu'il va bien falloir remettre sur ses roues, avec les moyens du bord.
Et les moyens du bord, c'est une pioche, une pelle, une barre à mine, une sangle appartenant à Jacques, et la force de traction du toyota. Après 3/4 d'heure d'effort, Jacques hâle le pick-up dans la montée jusqu'à un plat où il finira par redémarrer. Les dégâts sont minimes.
Entre temps, les sept ou huit femmes dont l'état nécessite des soins plus sérieux, ont été installées dans un autre pick-up, qui a négocié le virage fatal quasiment sur deux roues, à notre grande frayeur, et s'est élancé sur la piste, pour deux heures, vers Chelgerd à 40 km, ou Ispahan, à 180.
Le deuxième pick-up prend la route de l'hôpital.
Sur la photo ci-dessous, on aperçoit en fond le groupe de femmes au milieu duquel officient encore Martine et Nicole.
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